La toiture végétale a pour vocation d’assurer l’isolation et l’étanchéité de la maison ou de l’immeuble qu’elle couvre. Cette dernière doit notamment résister aux racines de la couche végétale, et implique un drainage efficace pour éviter toute infiltration de l’eau.
Voici quelles solutions d’étanchéité privilégier pour une toiture végétalisée.
Isolation et étanchéité du toit végétal
Une toiture végétale se compose de plusieurs couches : cette superposition sert à la fois d’isolant thermique et phonique. Elle permet d’obtenir des habitations compactes et de limiter les volumes à chauffer. Ainsi, on estime la réduction des variations de températures à 40 % pour les maisons équipées d’un toit vert. Toutefois, la couche végétale ne peut constituer une solution isolante et étanche en soi.
Ce type de toiture comporte un complexe d’étanchéité, combiné à un revêtement étanche, éventuellement placé sous un isolant thermique.
La composition du toit végétalisé
Une toiture végétalisée comporte différentes couches :
• Le support : il s’agit de l’élément porteur qui peut être un toit, une maçonnerie, des tôles d’acier, des panneaux de bois…
• Le pare-vapeur : il empêche la migration de la vapeur d’eau vers le toit. Il est placé à l’intérieur, contre l’isolant.
• L’isolant thermique : il permet d’isoler la toiture de la végétation.
• La couche d’étanchéité : cette membrane permet de séparer le substrat du support. Elle empêche notamment que les racines ne viennent transpercer le toit.
• La couche drainante : cette couche composée de cailloux, de gravier et de billes d’argile remplit un rôle de drainage, afin d’empêcher la formation d’eau stagnante sur le toit.
• La couche filtrante : il s’agit d’une nappe de verre ou de polystyrène, posée entre le substrat et la couche drainante pour éviter son colmatage, et éviter son passage à travers les ouvertures.
• Le substrat : il se compose d’un mélange de terreau, de compost, de mousse de sphaigne…
• La couverture végétale : il s’agit d’espèces végétales résistantes et décoratives, comme les succulentes, les plantes vivaces et bulbeuses, les graminées et petits ligneux.
Domaine d’application
Le procédé de végétalisation des toitures-terrasses se caractérise par la mise en place de systèmes légers, souples et simples à entretenir. Les matériaux qui constituent l’étanchéité d’une toiture végétale doivent respecter plusieurs critères :
• L’étanchéité doit résister à la pénétration des racines,
• Les matériaux du complexe végétal doivent être légers et de faible épaisseur,
• Les plantes doivent résister à la sécheresse et aux aléas climatiques.
Les solutions d’étanchéité d’une toiture végétale sont semblables à celles de toitures-terrasses, ou les toitures dont la pente n’excède pas 20 %.
Peu importe l’usage de votre toit avec végétation, vous avez le choix entre 3 types d’étanchéité spécifiques :
• Les produits bitumés : ils se déclinent sous forme de membranes (rouleaux, feuilles) de bitume modifié, élastomère et/ou plastomère. Elles peuvent être soudées à la flamme ou à l’air chaud, fixées mécaniquement ou être autoadhésives.
• L’étanchéité multicouche : elle se compose de feuilles de bitumes posées les unes contre les autres, constituant une protection efficace contre les intempéries, les infiltrations d’eau et les moisissures.
• L’asphalte.
La continuité de l’étanchéité devra être assurée en périphérie, par relevé ou retombée d’étanchéité, au niveau de l’acrotère par exemple.
Les systèmes d’étanchéité spécifiques
D’autres solutions d’étanchéité spécifiques présentent des innovations adaptées aux toitures végétales :
La membrane EPDM : robuste, indéchirable, imputrescible et anti-racines, la bâche EPDM est une membrane de caoutchouc synthétique, souvent utilisée pour étancher une toiture-terrasse plate ou légèrement inclinée. Lorsqu’on ajoute du substrat de végétalisation, du gravier ou qu’il s’agit d’un toit-terrasse, la pose lestée (sans colle) est préconisée, puisque la bâche ne sera pas visible sur la toiture.
Les systèmes d’étanchéité liquide, constitués de résines polymérisées, permettent de réaliser une membrane continue et d’épaisseur régulière. Elles peuvent être associées à d’autres systèmes d’étanchéité pour traiter des zones complexes ou toitures non accessibles.
Et l’isolation ?
Plusieurs phénomènes physiques participent à la performance si appréciée des toitures végétales : la superposition des couches de végétaux et de substrat, l’évapotranspiration des plantes, le rayonnement solaire, la convection, la conduction…
La toiture végétalisée peut être mise en œuvre sur tout type d’isolant admis sous étanchéité (polyuréthane, verre cellulaire, laine minérale, polystyrène…) dont la résistance à la compression est compatible avec les surcharges prévues.
Pour aller plus loin, découvrez les leviers d’action pour isoler efficacement une terrasse végétalisée.